Publiée dans le JO Sénat du 15/06/2023 - page 3753
Quand un policier ne peut plus assurer sa propre sécurité, il y a danger !
Du fait de la détérioration de leurs conditions de travail, le taux de suicides au sein des effectifs de la police nationale augmente, passant de 23 policiers en 2019 à 50 l’année suivante, soit une augmentation de 60 % en une année (chiffres de la MGP, mutuelle des forces de sécurité). Une autre inquiétude pour la profession est que les études de la MGP montrent également que 24 % des policiers se disent confrontés à des pensées suicidaires.
Alors que les forces de l'ordre rencontrent de plus en plus de difficultés, les moyens mis en place pour pallier cette situation sont insuffisants. Les services de police doivent accomplir leur mission dans des conditions de travail difficiles, allant du manque de moyens financiers et matériels à la carence de reconnaissance de la part des institutions et des administrés, sans compter l'augmentation des violences dont ils font l'objet.
L'état psychologique des policiers se dégrade, avec une charge émotionnelle importante pouvant conduire à une forme d'épuisement professionnel, psychologique et physique. En effet, lorsque les valeurs professionnelles ne trouvent plus leur place dans des conditions de travail précaires, et lorsque l’identité professionnelle est mise à l’épreuve, un policier qui ne peut plus assurer la sécurité des citoyens, de ses pairs et de lui-même est confronté à un conflit éthique sur sa propre existence en tant que policier.
Le constat est affligeant et soulève la question de savoir comment nos policiers peuvent nous protéger si eux-mêmes ne le sont pas.